Naturopathie hygiéniste

"C'est la nature qui guérit les maladies. Elle trouve elle-même les voies convenables, sans avoir besoin d'être dirigée par notre intelligence." - Hippocrate

Les principes fondamentaux de la naturopathie hygiéniste

La naturopathie est une médecine de terrain profonde reposant sur le savoir hygiéniste.
En France, Pierre-Valentin Marchesseau (1911-1994), père de la naturopathie, y ajouta d’autres disciplines comme la phytothérapie, l’aromathérapie ou la nutrithérapie, apportant des compléments souvent nécessaires au soutien des organismes trop intoxiqués et affaiblis.
Cependant, afin de rester en accord avec les lois hygiénistes, l'apport d'éléments curatifs extérieurs doit rester épisodique car il éloigne de l’auto-guérison en parasitant certains mécanismes naturels de l'organisme.
L’approche hygiéniste de la naturopathie met largement l’accent sur le terrain et s’appuie essentiellement sur l’intelligence du corps pour conserver ou restaurer la santé.

Une alimentation spécifique

"Que ton aliment soit ton seul médicament." - Hippocrate

Le premier principe à respecter dans une optique de santé hygiéniste est de rendre vivante la base de notre alimentation, afin de bénéficier des nombreux micronutriments (vitamines, minéraux, ...) qu'elle contient, indispensables à une bonne santé.

Chaque aliment sera consommé de préférence cru ou cuit à la vapeur douce, afin de conserver intacts et disponibles enzymes, vitamines, oligo-éléments et minéraux.
Les produits transformés et raffinés sont proscrits car considérés comme non viables.
La seule alimentation appropriée et adaptée à notre physiologie est celle qui vient de la nature. Ce sont les aliments naturels, frais, de saison, biologiques et issus d’une agriculture respectueuse de la terre et du sol. C’est pourquoi il faut favoriser principalement les fruits et les légumes, les huiles de première pression à froid et les oléagineux.

Sans oublier la viande qui doit provenir d’un élevage en plein air, avec des animaux nourris à l'herbe (ce qui correspond à leur nature de ruminant). Les meilleurs viandes, contenant le plus de micronutriments, étant les viandes grasses comme le boeuf et l'agneau.
Concernant le poisson, on choisira plutôt les anchois, les sardines, les noix de Saint-Jacques et le saumon sauvage (sauf celui de Norvège, bourré de produits toxiques), qui sont les moins contaminés par les polluants.
L’œuf, quant à lui, est la protéine animale la plus complète et doit être consommé biologique et frais.

Les céréales à gluten (blé, seigle, orge) et le maïs sont à éviter car ces aliments ont subi d'importantes transformations génétiques au cours des 70 dernières années, ce qui affecte leur compatibilité avec notre système digestif.
Concernant les autres céréales (riz, sarrasin, quinoa, millet), il est préférable de les consommer occasionnellement et avec modération, surtout celles complètes très riches en lectines.

Il est préconisé de tremper toutes les graines (oléagineux, céréales et légumineuses) afin d’amorcer le processus de germination, ce qui neutralisera (en partie) les anti-nutriments (acide phytique, lectines) qui se lient à certains minéraux dans notre corps et empêchent leur absorption.
Une cuisson longue des céréales et légumineuses permettra davantage de réduction des anti-nutriments.

Enfin, la consommation de lait animal n’est pas considérée comme adaptée à l’homme.
La simple observation de la nature montre que le lait est réservé aux premiers mois de la vie, et exclusivement dispensé par la mère.
Si toutefois, vous souhaitez en consommer, évitez la pasteurisation et préférez les laitages au lait cru. Car celui-ci conservera ses nutriments intactes et sera riche en ferments lactiques (des bonnes bactéries qui viendront enrichir votre flore intestinale).
Préférez le fromage de chèvre ou de brebis plus assimilable par notre corps que celui de vache.
Optez aussi pour du beurre cru ou du ghee (un beurre que l’on a clarifié).

Des combinaisons alimentaires adaptées

"Savoir combiner correctement les aliments, c'est s'assurer une digestion normale et, par là, un appport de matières nutritives dans le sang en évitant l'empoisenement dû aux fermentations et putréfactions dans le tube digestif." - Herbert M. Shelton

La prise de ces aliments vivants s’effectuera en respectant les compatibilités alimentaires dont l’enseignement s’avère indispensable afin de favoriser une assimilation optimale.
L’ingestion d’aliments incompatibles va engendrer une digestion difficile d'une partie de ces aliments, entraînant alors des fermentations intestinales. Cette fermentation suscitera une mauvaise assimilation, une abondance de toxines, des gaz et des ballonnements.

La frugalité

"Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger." - Molière

Réduire ses apports alimentaires est très bénéfique pour la santé.
L’important est moins ce que l’on mange que ce que l’on assimile. Le pouvoir d'assimilation est relativement plus important que la richesse et la quantité de l'aliment consommé. Éviter de manger à satiété permet de ne pas surcharger l’organisme. Celui qui mange modérément digère facilement ses aliments, en revanche celui qui mange beaucoup surcharge sa digestion et toutes les cellules de son corps en faisant beaucoup travailler son foie et son pancréas.
La quantité de nourriture varie naturellement selon la taille, l'activité physique ou sédentarité, l'âge, le sexe, la saison (été et hiver), l'état de repos et de stress.

La nécessité du repos

"Le sommeil est la moitié de la santé."

Il est primordial de respecter les rythmes circadiens, qui correspondent aux schémas comportementaux des êtres vivants qui suivent un cycle d’environ 24 heures. Notre cycle veille-sommeil réagit à la lumière et à l'obscurité, au jour et à la nuit. La perturbation de ce cycle peut entraîner de graves problèmes de santé.
Un sommeil nocturne de qualité représentera une grande compensation des activités diurnes et facilitera le processus de nettoyage et de reconstruction du corps.

Une activité physique régulière et mesurée

"Les aliments et les exercices ont des vertus opposées qui cependant concourent à l'entretien de la santé : les exercices dépensent, les aliments et les boissons réparent." - Hippocrate

La pratique régulière d’activités physiques adaptées à chacun et non excessives est nécessaire à la bonne marche de l’organisme. Cette pratique doit s’accompagner de temps de relaxation, de détente et de méditation.
Tout ceci concourt à une bonne oxygénation de l’organisme, via la respiration, ce qui favorisera l’élimination des toxines.
La respiration influe aussi sur notre psychisme, elle permet de réguler le stress et de mieux gérer nos émotions négatives.

Un état d’esprit positif et apaisé

"La santé n'est pas seulement l'absence de la maladie. C'est une joie intérieure quennous devrions ressentir tout le temps, un état de bien-être positif." - Deepak Chopra

Notre état émotionnel et notre mode de pensée peut influer sur notre santé.
Des émotions telles que la colère, la peur ou le ressentiment ont des répercussions néfastes sur tout notre organisme. La colère augmente le nombre de cytokines (les substances responsables de l’inflammation), la peur augmente la pression artérielle et le taux de cortisol (l'hormone du stress), l’anxiété réduit nos défenses immunitaires.
Les émotions positives comme la joie ou l’optimisme renforce le corps et le protège. La bonne humeur permet la libération d’endorphines (les hormones du bonheur) et de l’hormone de croissance chargée des fonctions réparatrices de l’organisme.

La pratique du jeûne

"Le jeûne est un repos : des vacances physiologiques. Ce n'est pas une épreuve ni une pénitence. C'est une mesure de nettoyage qui mérite d'être mieux connue et plus largement employée." - Herbert M. Shelton

C’est un merveilleux outil de santé, qui ne coûte rien et qui est à la portée de tout le monde. La durée du jeûne sera bien entendu adaptée à la physiologie de chacun (poids, âge) et à son niveau de vitalité.
Il est en effet démontré que le jeûne participe à l’homéostasie, à la détoxination et à la régénération cellulaire.
Le mécanisme d’autophagie, expliqué scientifiquement par le japonais Yoshinori Ohsumi (prix Nobel de médecine 2016), est très actif durant la phase de jeûne. Littéralement, « autophagie » signifie que les cellules se mangent elles-mêmes. Il permet aux cellules d’éliminer des particules ou substances indésirables qui ont pu pénétrer dans les cellules : virus, bactéries, toxines, protéines dégénérées, etc. Ce nettoyage des déchets, que la cellule accumule, par la cellule elle-même, provoque une désintoxication majeure de l’organisme.
La digestion utilise entre 40 et 60% de l’énergie du corps. Lorsque l’on jeûne, le corps a donc à sa disposition toute l’énergie disponible pour se régénérer et se reconstruire.

Les principes du vivant

"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin." - Hippocrate

Il s’agit de revenir aux principes fondamentaux qui sous-tendent le vivant : le respect d’une alimentation physiologique, la recherche de la meilleure digestion possible via les combinaisons alimentaires et la modération, un repos suffisant et la joie de vivre participe activement à la pleine santé.
D’un point de vue énergétique, ces principes hygiénistes amène le corps dans un état de haute énergie, ce qui lui procure une grande résilience. Sa capacité adaptative n’en sera que supérieure ce qui lui permettra de faire face à bien des désagréments, physiques ou psychologiques, et à contrer la plupart des agressions du monde extérieur. Le non-respect de ces lois placera le corps dans un état de basse énergie, qui sera vecteur de la maladie, et fragilisera l’organisme tout entier.
Nous avons donc tout à gagner, à ne pas (trop) s’écarter de ces principes si nous voulons vivre longtemps dans le meilleur état physique et mental possible.